| Madame Colette BERTHOU Voici venu le temps du départ, pour celle qui a vécu ces si difficiles dernières années. Il y a des gens, à l'académie française, que l'on appelle "les immortels". On les nomme ainsi car leur œuvre survivra au temps. Colette n'était pas académicienne. Mais je crois qu'elle est tout de même une immortelle ; elle était une grande artiste, méconnue pour sa qualité tant musicale qu’humaine. Qui n'a pas connue la violoniste virtuose, la chef d'orchestre exigeante, mais tellement bienveillante, et pourtant au parcours de formation si prestigieux ? Ce qu'elle a transmis ne se perdra pas : cet amour de la musique restera intact chez tous ceux auprès de qui elle a œuvré, avec tant de patience, durant tant d'années. Que ce soit ses élèves de l'école Georges Braques au violon, ceux de l'IUFM ou les musiciens d'orchestres. Elle savait mêler la rigueur indispensable à la douceur de l'expression, et la délicatesse envers les autres. Elle a émerveillé, avec notamment l'orchestre Telemann, de nombreux mélomanes. Et à leur tour, ils transmettront cette vie dont la musique parle. A toi Colette, qui aimait tellement Brahms et ses symphonies, nous savons que là où tu es, libérée des contingences de ce monde, tu côtoies les plus grands auprès desquels tu n'as pas démérité. Merci pour tout ! Soie accueillie dans l'éternité où le malheur n'est plus.
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